Legrand loup du bois Hou ! hou ! hou ! Le grand loup du bois Il ne mange pas les filles Il ne mange pas les gars Il préfÚre la vanille Les bonbons au nougat pour écouter la chanson suivante Lire la suite tribune libre: autres comptines de loup Publié le 26 février 2010 par isa. TRIBUNE LIBRE AUTEURS DES RECHERCHES : VIRGINIE, SEV Petit loup, petit loup est
ACTE IIIModifier ScĂšne premiĂšreModifier LĂLIO, ARLEQUIN ARLEQUIN entre pleurant. Hi ! hi ! hi ! hi ! LĂLIO Dis-moi donc pourquoi tu pleures ; je veux le savoir absolument. ARLEQUIN, plus fort. Hi ! hi ! hi ! hi ! LĂLIO Mais quel est le sujet de ton affliction ? ARLEQUIN Ah ! Monsieur, voilĂ qui est fini ; je ne serai plus gaillard. LĂLIO Pourquoi ? ARLEQUIN Faute dâavoir envie de rire. LĂLIO Et dâoĂč vient que tu nâas plus envie de rire, imbĂ©cile ? ARLEQUIN Ă cause de ma tristesse. LĂLIO Je te demande ce qui te rend triste. ARLEQUIN Câest un grand chagrin, Monsieur. LĂLIO Il ne rira plus parce quâil est triste, et il est triste Ă cause dâun grand chagrin. Te plaira-t-il de tâexpliquer mieux ? Sais-tu bien que je me fĂącherai Ă la fin ? ARLEQUIN HĂ©las ! je vous dis la vĂ©ritĂ©. Il soupire. LĂLIO Tu me la dis si sottement, que je nây comprends rien ; tâa-t-on fait du mal ? ARLEQUIN Beaucoup de mal. LĂLIO Est-ce quâon tâa battu ? ARLEQUIN PĂ» ! bien pis que tout, cela, ma foi. LĂLIO Bien pis que tout cela ? ARLEQUIN Oui ; quand un pauvre homme perd de lâor, il faut quâil meure ; et je mourrai aussi, je nây manquerai pas. LĂLIO Que veut dire de lâor ? ARLEQUIN De lâor du PĂ©rou ; voilĂ comme on dit quâil sâappelle. LĂLIO Est-ce que tu en avais ? ARLEQUIN Eh ! vraiment oui ; voilĂ mon affaire. Je nâen ai plus, je pleure ; quand jâen avais, jâĂ©tais bien aise. LĂLIO Qui est-ce qui te lâavait donnĂ©, cet or ? ARLEQUIN Câest Monsieur le Chevalier qui mâavait fait prĂ©sent de cet Ă©chantillon-lĂ . LĂLIO De quel Ă©chantillon ? ARLEQUIN Eh ! je vous le dis. LĂLIO Quelle patience il faut avoir avec ce nigaud-lĂ ! Sachons pourtant ce que câest. Arlequin, fais trĂȘve Ă tes larmes. Si tu te plains de quelquâun, jây mettrai ordre ; mais Ă©claircis-moi la chose. Tu me parles dâun or du PĂ©rou, aprĂšs cela dâun Ă©chantillon je ne tâentends point ; rĂ©ponds-moi prĂ©cisĂ©ment ; le Chevalier tâa-t-il donnĂ© de lâor ? ARLEQUIN Pas Ă moi ; mais il lâavait donnĂ© devant moi Ă Trivelin pour me le rendre en main propre ; mais cette main propre nâen a point tĂątĂ© ; le fripon a tout gardĂ© dans la sienne, qui nâĂ©tait pas plus propre que la mienne. LĂLIO Cet or Ă©tait-il en quantitĂ© ? Combien de louis y avait-il ? ARLEQUIN Peut-ĂȘtre quarante ou cinquante ; je ne les ai pas comptĂ©s. LĂLIO Quarante ou cinquante ! Et pourquoi le Chevalier te faisait-il ce prĂ©sent-lĂ ? ARLEQUIN Parce que je lui avais demandĂ© un Ă©chantillon. LĂLIO Encore ton Ă©chantillon ! ARLEQUIN Eh ! vraiment oui ; Monsieur le Chevalier en avait aussi donnĂ© Ă Trivelin. LĂLIO Je ne saurais dĂ©brouiller ce quâil veut dire ; il y a cependant quelque chose lĂ -dedans qui peut me regarder. RĂ©ponds-moi avais-tu rendu au Chevalier quelque service qui lâengageĂąt Ă te rĂ©compenser. ARLEQUIN Non ; mais jâĂ©tais jaloux de ce quâil aimait Trivelin, de ce quâil avait charmĂ© son cĆur et mis de lâor dans sa bourse ; et moi, je voulais aussi avoir le cĆur charmĂ© et la bourse pleine. LĂLIO Quel Ă©trange galimatias me fais-tu lĂ ? ARLEQUIN Il nây a pourtant rien de plus vrai que tout cela. LĂLIO Quel rapport y a-t-il entre le cĆur de Trivelin et le Chevalier ? Le Chevalier a-t-il de si grands charmes ? Tu parles de lui comme dâune femme. ARLEQUIN Tant y a quâil est ravissant, et quâil fera aussi rafle de votre cĆur, quand vous le connaĂźtrez. Allez, pour voir, lui dire je vous connais et je garderai le secret. Vous verrez si ce nâest pas un Ă©chantillon qui vous viendra sur-le-champ, et vous me direz si je suis fou. LĂLIO Je nây comprends rien. Mais qui est-il, le Chevalier ? ARLEQUIN VoilĂ justement le secret qui fait avoir un prĂ©sent, quand on le garde. LĂLIO Je prĂ©tends que tu me le dises, moi. ARLEQUIN Vous me ruineriez, Monsieur, il ne me donnerait plus rien, ce charmant petit semblant dâhomme, et je lâaime trop pour le fĂącher. LĂLIO Ce petit semblant dâhomme ! Que veut-il dire ? et que signifie son transport ? En quoi le trouves-tu donc plus charmant quâun autre ? ARLEQUIN Ah ! Monsieur, on ne voit point dâhommes comme lui ; il nây en a point dans le monde ; câest folie que dâen chercher ; mais sa mascarade empĂȘche de voir cela. LĂLIO Sa mascarade ! Ce quâil me dit lĂ me fait naĂźtre une pensĂ©e que toutes mes rĂ©flexions fortifient ; le Chevalier a de certains traits, un certain minois⊠Mais voici Trivelin ; je veux le forcer Ă me dire la vĂ©ritĂ©, sâil la sait ; jâen tirerai meilleure raison que de ce butor-lĂ . Ă Arlequin. Va-tâen ; je tĂącherai de te faire ravoir ton argent. Arlequin part en lui baisant la main et se plaignant. ScĂšne IIModifier LĂLIO, TRIVELIN TRIVELIN entre en rĂȘvant, et, voyant LĂ©lio, il dit. Voici ma mauvaise paye ; la physionomie de cet homme-lĂ mâest devenue fĂącheuse ; promenons-nous dâun autre cĂŽtĂ©. LĂLIO lâappelle. Trivelin, je voudrais bien te parler. TRIVELIN Ă moi, Monsieur ? Ne pourriez-vous pas remettre cela ? Jâai actuellement un mal de tĂȘte qui ne me permet de conversation avec personne. LĂLIO Bon, bon ! câest bien Ă toi Ă prendre garde Ă un petit mal de tĂȘte, approche. TRIVELIN Je nâai, ma foi, rien de nouveau Ă vous apprendre, au moins. LĂLIO va Ă lui, et le prenant par le bras. Viens donc. TRIVELIN Eh bien, de quoi sâagit-il ? Vous reprocheriez-vous la rĂ©compense que vous mâavez donnĂ©e tantĂŽt ? Je nâai jamais vu de bienfait dans ce goĂ»t-lĂ ; voulez-vous rayer ce petit trait-lĂ de votre vie ? tenez, ce nâest quâune vĂ©tille, mais les vĂ©tilles gĂątent tout. LĂLIO Ăcoute, ton verbiage me dĂ©plaĂźt. TRIVELIN Je vous disais bien que je nâĂ©tais pas en Ă©tat de paraĂźtre en compagnie. LĂLIO Et je veux que tu rĂ©pondes positivement Ă ce que je te demanderai ; je rĂ©glerai mon procĂ©dĂ© sur le tien. TRIVELIN Le vĂŽtre sera donc court ; car le mien sera bref. Je nâai vaillant quâune rĂ©plique, qui est que je ne sais rien ; vous voyez bien que je ne vous ruinerai pas en interrogations. LĂLIO Si tu me dis la vĂ©ritĂ©, tu nâen seras pas fĂąchĂ©. TRIVELIN Sauriez-vous encore quelques coups de bĂąton Ă mâĂ©pargner ? LĂLIO, fiĂšrement. Finissons. TRIVELIN, sâen allant. JâobĂ©is. LĂLIO OĂč vas-tu ? TRIVELIN Pour finir une conversation, il nây a rien de mieux que de la laisser lĂ ; câest le plus court, ce me semble. LĂLIO Tu mâimpatientes, et je commence Ă me fĂącher ; tiens-toi lĂ ; Ă©coute, et me rĂ©ponds. TRIVELIN, Ă part. Ă qui en a ce diable dâhomme-lĂ ? LĂLIO Je crois que tu jures entre tes dents ? TRIVELIN Cela mâarrive quelquefois par distraction. LĂLIO Crois-moi, traitons avec douceur ensemble, Trivelin, je tâen prie. TRIVELIN Oui-da, comme il convient Ă dâhonnĂȘtes gens. LĂLIO Y a-t-il longtemps que tu connais le Chevalier ? TRIVELIN Non, câest une nouvelle connaissance ; la vĂŽtre et la mienne sont de la mĂȘme date. LĂLIO Sais-tu qui il est ? TRIVELIN Il se dit cadet dâun aĂźnĂ© gentilhomme ; mais les titres, de cet aĂźnĂ©, je ne les ai point vus ; si je les vois jamais, je vous en promets copie. LĂLIO Parle-moi Ă cĆur ouvert. TRIVELIN Je vous la promets, vous dis-je, je vous en donne ma parole ; il nây a point de sĂ»retĂ© de cette force-lĂ nulle part. LĂLIO Tu me caches la vĂ©ritĂ© ; le nom de Chevalier quâil porte nâest quâun faux nom. TRIVELIN Serait-il lâaĂźnĂ© de sa famille ? Je lâai cru rĂ©duit Ă une lĂ©gitime ; voyez ce que câest ! LĂLIO Tu bats la campagne ; ce Chevalier mal nommĂ©, avoue-moi que tu lâaimes. TRIVELIN Eh ! je lâaime par la rĂšgle gĂ©nĂ©rale quâil faut aimer tout le monde ; voilĂ ce qui le tire dâaffaire auprĂšs de moi. LĂLIO Tu tây ranges avec plaisir, Ă cette rĂšgle-lĂ . TRIVELIN Ma foi, Monsieur, vous vous trompez, rien ne me coĂ»te tant que mes devoirs ; plein de courage pour les vertus inutiles, je suis dâune tiĂ©deur pour les nĂ©cessaires qui passe lâimagination ; quâest-ce que câest que nous ! NâĂȘtes-vous pas comme moi, Monsieur ? LĂLIO, avec dĂ©pit. Fourbe ! tu as de lâamour pour ce faux Chevalier. TRIVELIN Doucement, Monsieur ; diantre ! ceci est sĂ©rieux. LĂLIO Tu sais quel est son sexe. TRIVELIN Expliquons-nous. De sexes, je nâen connais que deux lâun qui se dit raisonnable, lâautre qui nous prouve que cela nâest pas vrai ; duquel des deux le Chevalier est-il ? LĂLIO, le prenant par le bouton. Puisque tu mây forces, ne perds rien de ce que je vais te dire. Je te ferai pĂ©rir sous le bĂąton si tu me joues davantage ; mâentends-tu ? TRIVELIN Vous ĂȘtes clair. LĂLIO Ne mâirrite point ; jâai dans cette affaire-ci un intĂ©rĂȘt de la derniĂšre consĂ©quence ; il y va de ma fortune ; et tu parleras, ou je te tue. TRIVELIN Vous me tuerez si je ne parle ? HĂ©las ! Monsieur, si les babillards ne mouraient point, je serais Ă©ternel, ou personne ne le serait. LĂLIO Parle donc. TRIVELIN Donnez-moi un sujet ; quelque petit quâil soit, je mâen contente, et jâentre en matiĂšre. LĂLIO, tirant son Ă©pĂ©e. Ah ! tu ne veux pas ! Voici qui te rendra plus docile. TRIVELIN, faisant lâeffrayĂ©. Fi donc ! Savez-vous bien que vous me feriez peur, sans votre physionomie dâhonnĂȘte homme ? LĂLIO, le que tu es ! TRIVELIN Câest mon habit qui est un coquin ; pour moi, je suis un brave homme, mais avec cet Ă©quipage-lĂ , on a de la probitĂ© en pure perte ; cela ne fait ni honneur ni profit. LĂLIO, remettant son je tĂącherai de me passer de lâaveu que je te demandais ; mais je te retrouverai, et tu me rĂ©pondras de ce qui mâarrivera de fĂącheux. TRIVELIN En quelque endroit que nous nous rencontrions, Monsieur, je sais ĂŽter mon chapeau de bonne grĂące, je vous en garantis la preuve, et vous serez content de moi. LĂLIO, en colĂšre. Retire-toi. TRIVELIN, sâen allant. Il y a une heure que je vous lâai proposĂ©. ScĂšne IIIModifier LE CHEVALIER, LĂLIO, rĂȘveur. LE CHEVALIER Eh bien ! mon ami, la Comtesse Ă©crit actuellement des lettres pour Paris ; elle descendra bientĂŽt, et veut se promener avec moi, mâa-t-elle dit. Sur cela, je viens tâavertir de ne nous pas interrompre quand nous serons ensemble, et dâaller bouder dâun autre cĂŽtĂ©, comme il appartient Ă un jaloux. Dans cette conversation-ci, je vais mettre la derniĂšre main Ă notre grand Ćuvre, et achever de la rĂ©soudre. Mais je voudrais que toutes tes espĂ©rances fussent remplies, et jâai songĂ© Ă une chose le dĂ©dit que tu as dâelle est-il bon ? Il y a des dĂ©dits mal conçus et qui ne servent de rien ; montre-moi le tien, je mây connais, en cas quâil y manquĂąt quelque chose, on pourrait prendre des mesures. LĂLIO, Ă de le dĂ©masquer si mes soupçons sont justes. LE CHEVALIER RĂ©ponds-moi donc ; Ă qui en as-tu ? LĂLIO Je nâai point le dĂ©dit sur moi ; mais parlons dâautre chose. LE CHEVALIER Quây a-t-il de nouveau ? Songes-tu encore Ă me faire Ă©pouser quelque autre femme avec la Comtesse ? LĂLIO Non ; je pense Ă quelque chose de plus sĂ©rieux ; je veux me couper la gorge. LE CHEVALIER Diantre ! quand tu te mĂȘles du sĂ©rieux, tu le traites Ă fond ; et que tâa fait ta gorge pour la couper ? LĂLIO Point de plaisanterie. LE CHEVALIER, Ă part. Arlequin aurait-il parlĂ© ! Ă LĂ©lio. Si ta rĂ©solution tient, tu me feras ton lĂ©gataire, peut-ĂȘtre ? LĂLIO Vous serez de la partie dont je parle. LE CHEVALIER Moi ! je nâai rien Ă reprocher Ă ma gorge, et sans vanitĂ© je suis content dâelle. LĂLIO Et moi, je ne suis point content de vous, et câest avec vous que je veux mâĂ©gorger. LE CHEVALIER Avec moi ? LĂLIO Vous mĂȘme. LE CHEVALIER, riant et le poussant de la main. Ah ! ah ! ah ! ah ! Va te mettre au lit et te faire saigner, tu es malade. LĂLIO Suivez-moi. LE CHEVALIER, lui tĂątant le pouls. VoilĂ un pouls qui dĂ©note un transport au cerveau ; il faut que tu aies reçu un coup de soleil. LĂLIO Point tant de raisons ; suivez-moi, vous dis-je. LE CHEVALIER Encore un coup, va te coucher, mon ami. LĂLIO Je vous regarde comme un lĂąche si vous ne marchez. LE CHEVALIER, avec pitiĂ©. Pauvre homme ! aprĂšs ce que tu me dis lĂ , tu es du moins heureux de nâavoir plus le bon sens. LĂLIO Oui, vous ĂȘtes aussi poltron quâune femme. LE CHEVALIER, Ă part. Tenons ferme. Ă LĂ©lio. LĂ©lio, je vous crois malade ; tant pis pour vous si vous ne lâĂȘtes pas. LĂLIO, avec vous dis que vous manquez de cĆur, et quâune quenouille siĂ©rait mieux Ă votre cĂŽtĂ© quâune Ă©pĂ©e. LE CHEVALIER Avec une quenouille, mes pareils vous battraient encore. LĂLIO Oui, dans une ruelle. LE CHEVALIER Partout. Mais ma tĂȘte sâĂ©chauffe ; vĂ©rifions un peu votre Ă©tat. Regardez-moi entre deux yeux ; je crains encore que ce ne soit un accĂšs de fiĂšvre, voyons. LĂ©lio le regarde. Oui, vous avez quelque chose de fou dans le regard, et jâai pu mây tromper. Allons, allons ; mais que je sache du moins en vertu de quoi je vais vous rendre sage. LĂLIO Nous passons dans ce petit bois, je vous le dirai lĂ . LE CHEVALIER HĂątons-nous donc. Ă part. Sâil me voit rĂ©solue, il sera peut-ĂȘtre poltron. Ils marchent tous deux, quand ils sont tout prĂšs de sortir du théùtre. LĂLIO se retourne, regarde le Chevalier, et dit. Vous me suivez donc ? LE CHEVALIER Quâappelez-vous, je vous suis ? quâest-ce que cette rĂ©flexion-lĂ . Est-ce quâil vous plairait Ă prĂ©sent de prendre le transport au cerveau pour excuse ? Oh ! il nâest-plus temps ; raisonnable ou fou ; malade ou sain, marchez ; je veux filer ma quenouille. Je vous arracherais, morbleu, dâentre les mains des mĂ©decins, voyez-vous ! Poursuivons. LĂLIO le regarde avec attention. Câest donc tout de bon ? LE CHEVALIER Ne nous amusons point, vous dis-je, vous devriez ĂȘtre expĂ©diĂ©. LĂLIO, revenant au mon ami ; expliquons-nous Ă prĂ©sent. LE CHEVALIER, lui serrant la main. Je vous regarde comme un lĂąche si vous hĂ©sitez davantage. LĂLIO, Ă part. Je me suis, ma foi, trompĂ© ; câest un cavalier, et des plus rĂ©solus. LE CHEVALIER, mutin. Vous ĂȘtes plus poltron quâune femme. LĂLIO Parbleu ! Chevalier, je tâen ai cru une ; voilĂ la vĂ©ritĂ©. De quoi tâavises-tu aussi dâavoir un visage Ă toilette ? Il nây a point de femme Ă qui ce visage-lĂ nâallĂąt comme un charme ; tu es masquĂ© en coquette. LE CHEVALIER Masque vous-mĂȘme ; vite au bois ! LĂLIO Non ; je ne voulais faire quâune Ă©preuve. Tu as chargĂ© Trivelin de donner de lâargent Ă Arlequin, je ne sais pourquoi. LE CHEVALIER, sĂ©rieusement. Parce quâĂ©tant seul, il mâavait entendu dire quelque chose de notre projet, quâil pouvait rapporter Ă la Comtesse ; voilĂ pourquoi, Monsieur. LĂLIO Je ne devinais pas. Arlequin mâa tenu aussi des discours qui signifiaient que tu Ă©tais fille ; ta beautĂ© me lâa fait dâabord soupçonner ; mais je me rends. Tu es beau, et encore plus brave ; embrassons-nous et reprenons notre intrigue. LE CHEVALIER Quand un homme comme moi est en train, il a de la peine Ă sâarrĂȘter. LĂLIO Tu as encore cela de commun avec la femme. LE CHEVALIER Quoi quâil en soit, je ne suis curieux de tuer personne ; je vous passe votre mĂ©prise ; mais elle vaut bien une excuse. LĂLIO Je suis ton serviteur, Chevalier, et je te prie dâoublier mon incartade. LE CHEVALIER Je lâoublie, et suis ravi que notre rĂ©conciliation mâĂ©pargne une affaire Ă©pineuse, et sans doute un homicide. Notre duel Ă©tait positif ; et si jâen fais jamais un, il nâaura rien Ă dĂ©mĂȘler avec les ordonnances. LĂLIO Ce ne sera pas avec moi, je tâen assure. LE CHEVALIER Non, je te le promets. LĂLIO, lui donnant la main. Touche lĂ ; je tâen garantis autant. Arlequin arrive et se trouve lĂ . ScĂšne IVModifier LE CHEVALIER, LĂLIO, ARLEQUIN ARLEQUIN Je vous demande pardon si je vous suis importun, Monsieur le Chevalier ; mais ce larron de Trivelin ne veut pas me rendre lâargent que vous lui avez donnĂ© pour moi. Jâai pourtant Ă©tĂ© bien discret. Vous mâavez ordonnĂ© de ne pas dire que vous Ă©tiez fille ; demandez Ă Monsieur LĂ©lio si je lui en ai dit un mot ; il nâen sait rien, et je ne lui apprendrai jamais. LE CHEVALIER, Ă©tonnĂ©. Peste soit du faquin ! je nây saurais plus tenir ARLEQUIN, tristement. Comment, faquin ! Câest donc comme cela que vous mâaimez ? Ă LĂ©lio. Tenez, Monsieur, Ă©coutez mes raisons ; je suis venu tantĂŽt, que Trivelin lui disait que tu es charmante, ma poule ! Baise-moi. Non. Donne-moi donc de lâargent. Ensuite il a avancĂ© la main pour prendre cet argent ; mais la mienne Ă©tait lĂ , et il est tombĂ© dedans. Quand le Chevalier a vu que jâĂ©tais lĂ mon fils, mâa-t-il dit, nâapprends pas au monde que je suis une fillette. Non, mamour ; mais donnez-moi votre cĆur. Prends, a-t-elle repris. Ensuite elle a dit Ă Trivelin de me donner de lâor. Nous avons Ă©tĂ© boire ensemble, le cabaret en est tĂ©moin et je reviens exprĂšs pour avoir lâor et le cĆur ; et voilĂ quâon mâappelle un faquin ! Le Chevalier rĂȘve. LĂLIO Va-tâen, laisse-nous, et ne dis mot Ă personne. ARLEQUIN sort. Ayez donc soin de mon bien. HĂ©, hĂ©, hĂ© ScĂšne VModifier LE CHEVALIER, LĂLIO LĂLIO Eh bien, Monsieur le duelliste, qui se battra sans blesser les ordonnances, je vous crois, mais quâavez-vous Ă rĂ©pondre ? LE CHEVALIER Rien ; il ne ment pas dâun mot. LĂLIO Vous voilĂ bien dĂ©concertĂ©e, ma mie. LE CHEVALIER Moi, dĂ©concertĂ©e ! pas un petit brin, grĂąces au ciel ; je suis une femme, et je soutiendrai mon caractĂšre. LĂLIO Ah, ha ! il sâagit de savoir Ă qui vous en voulez ici. LE CHEVALIER Avouez que jâai du guignon. Jâavais bien conduit tout cela ; rendez-moi justice ; je vous ai fait peur avec mon minois de coquette ; câest le plus plaisant. LĂLIO Venons au fait ; jâai eu lâimprudence de vous ouvrir mon cĆur. LE CHEVALIER Quâimporte ? je nâai rien vu dedans qui me fasse envie. LĂLIO Vous savez mes projets. LE CHEVALIER Qui nâavaient pas besoin dâun confident comme moi ; nâest-il pas vrai ? LĂLIO Je lâavoue. LE CHEVALIER Ils sont pourtant beaux ! Jâaime surtout cet ermitage et cette laideur immanquable dont vous gratifierez votre Ă©pouse quinze jours aprĂšs votre mariage ; il nây a rien de tel. LĂLIO Votre mĂ©moire est fidĂšle ; mais passons. Qui ĂȘtes-vous ? LE CHEVALIER Je suis fille, assez jolie, comme vous voyez, et dont les agrĂ©ments seront de quelque durĂ©e, si je trouve un mari qui me sauve le dĂ©sert et le terme des quinze jours ; voilĂ ce que je suis, et, par-dessus le marchĂ©, presque aussi mĂ©chante que vous. LĂLIO Oh ! pour celui-lĂ , je vous le cĂšde. LE CHEVALIER Vous avez tort ; vous mĂ©connaissez vos forces. LĂLIO QuâĂȘtes-vous venue faire ici ? LE CHEVALIER Tirer votre portrait, afin de le porter Ă certaine dame qui lâattend pour savoir ce quâelle fera de lâoriginal. LĂLIO Belle mission ! LE CHEVALIER Pas trop laide. Par cette mission-lĂ , câest une tendre brebis qui Ă©chappe au loup, et douze mille livres de rente de sauvĂ©es, qui prendront parti ailleurs ; petites, bagatelles qui valaient bien la peine dâun dĂ©guisement. LĂLIO, intriguĂ©. Quâest-ce que câest que tout cela signifie ? LE CHEVALIER Je mâexplique la brebis, câest ma maĂźtresse ; les douze mille livres de rente, câest son bien, qui produit ce calcul si raisonnable de tantĂŽt ; et le loup qui eĂ»t dĂ©vorĂ© tout cela, câest vous, Monsieur. LĂLIO Ah ! je suis perdu. LE CHEVALIER Non ; vous manquez votre proie ; voilĂ tout ; il est vrai quâelle Ă©tait assez bonne ; mais aussi pourquoi ĂȘtes-vous loup ? Ce nâest pas ma faute. On a su que vous Ă©tiez Ă Paris incognito ; on sâest dĂ©fiĂ© de votre conduite. LĂ -dessus on vous suit, on sait que vous ĂȘtes au bal ; jâai de lâesprit et de la malice, on mây envoie ; on mâĂ©quipe comme vous me voyez, pour me mettre Ă portĂ©e de vous connaĂźtre ; jâarrive, je fais ma charge, je deviens votre ami, je vous connais, je trouve que vous ne valez rien ; jâen rendrai compte ; il nây a pas un mot Ă redire. LĂLIO Vous ĂȘtes donc la femme de chambre de la demoiselle en question ? LE CHEVALIER Et votre trĂšs humble servante. LĂLIO Il faut avouer que je suis bien malheureux ! LE CHEVALIER Et moi bien adroite ! Mais, dites-moi, vous repentez-vous du mal que vous vouliez faire, ou de celui que vous nâavez pas fait ? LĂLIO Laissons cela. Pourquoi votre malice mâa-t-elle encore ĂŽtĂ© le cĆur de la Comtesse ? Pourquoi consentir Ă jouer auprĂšs dâelle le personnage que vous y faites ? LE CHEVALIER Pour dâexcellentes raisons. Vous cherchiez Ă gagner dix mille Ă©cus avec elle, nâest-ce pas ? Pour cet effet, vous rĂ©clamiez mon industrie ; et quand jâaurais conduit lâaffaire prĂšs de sa fin, avant de terminer je comptais de vous rançonner un peu, et dâavoir ma part au pillage ; ou bien de tirer finement le dĂ©dit dâentre vos mains, sous prĂ©texte de le voir, pour vous le revendre une centaine de pistoles payĂ©es comptant, ou en billets payables au porteur, sans quoi jâaurais menacĂ© de vous perdre auprĂšs des douze mille livres de rente, et de rĂ©duire votre calcul Ă zĂ©ro. Oh mon projet Ă©tait fort bien entendu ; moi payĂ©e, crac, je dĂ©campais avec mon petit gain, et le portrait qui mâaurait encore valu quelque petit revenant-bon auprĂšs de ma maĂźtresse ; tout cela joint Ă mes petites Ă©conomies, tant sur mon voyage que sur mes gages, je devenais, avec mes agrĂ©ments, un petit parti dâassez bonne dĂ©faite sauf le loup. Jâai manquĂ© mon coup, jâen suis bien fĂąchĂ©e ; cependant vous me faites pitiĂ©, vous. LĂLIO Ah ! si tu voulais⊠LE CHEVALIER Vous vient-il quelque idĂ©e ? Cherchez. LĂLIO Tu gagnerais encore plus que tu nâespĂ©rais. LE CHEVALIER Tenez, je ne fais point lâhypocrite ici ; je ne suis pas, non plus que vous, Ă un tour de fourberie prĂšs. Je vous ouvre aussi mon cĆur ; je ne crains pas de scandaliser le vĂŽtre, et nous ne nous soucierons pas de nous estimer ; ce nâest pas la peine entre gens de notre caractĂšre ; pour conclusion, faites ma fortune, et je dirai que vous ĂȘtes un honnĂȘte homme ; mais convenons de prix pour lâhonneur que je vous fournirai ; il vous en faut beaucoup. LĂLIO Eh ! demande-moi ce quâil te plaira, je te lâaccorde. LE CHEVALIER Motus au moins ! gardez-moi un secret Ă©ternel. Je veux deux mille Ă©cus, je nâen rabattrai pas un sou ; moyennant quoi, je vous laisse ma maĂźtresse, et jâachĂšve avec la Comtesse. Si nous nous accommodons, dĂšs ce soir jâĂ©cris une lettre Ă Paris, que vous dicterez vous-mĂȘme ; vous vous y ferez tout aussi beau quâil vous plaira, je vous mettrai Ă mĂȘme. Quand le mariage sera fait, devenez ce que vous pourrez, je serai nantie, et vous aussi ; les autres prendront patience. LĂLIO Je te donne les deux mille Ă©cus, avec mon amitiĂ©. LE CHEVALIER Oh ! pour cette nippe-lĂ , je vous la troquerai contre cinquante pistoles, si vous voulez. LĂLIO Contre cent, ma chĂšre fille. LE CHEVALIER Câest encore mieux ; jâavoue mĂȘme quâelle ne les vaut pas. LĂLIO Allons, ce soir nous Ă©crirons. LE CHEVALIER Oui. Mais mon argent, quand me le donnerez-vous ? LĂLIO, tirant une bague. Voici une bague pour les cent pistoles du troc, dâabord. LE CHEVALIER Bon ! Venons aux deux mille Ă©cus. LĂLIO Je te ferai mon billet tantĂŽt. LE CHEVALIER Oui, tantĂŽt ! Madame la Comtesse va venir, et je ne veux point finir avec elle que je nâaie toutes mes sĂ»retĂ©s. Mettez-moi le dĂ©dit en main ; je vous le rendrai tantĂŽt pour votre billet. LĂLIO, le tirant. Tiens, le voilĂ . LE CHEVALIER Ne me trahissez jamais. LĂLIO Tu es folle. LE CHEVALIER Voici la Comtesse. Quand jâaurai Ă©tĂ© quelque temps avec elle, revenez en colĂšre la presser de dĂ©cider hautement entre vous et moi ; et allez-vous-en, de peur quâelle ne nous voie ensemble. LĂ©lio sort. ScĂšne VIModifier LA COMTESSE, LE CHEVALIER LE CHEVALIER Jâallais vous trouver, Comtesse. LA COMTESSE Vous mâavez inquiĂ©tĂ©e, Chevalier. Jâai vu de loin, LĂ©lio vous parler ; câest un homme emportĂ© ; nâayez point dâaffaire avec lui, je vous prie. LE CHEVALIER Ma foi, câest un original. Savez-vous quâil se vante de vous obliger Ă me donner mon congĂ© ? LA COMTESSE Lui ? Sâil se vantait dâavoir le sien, cela serait plus raisonnable. LE CHEVALIER Je lui ai promis quâil lâaurait, et vous dĂ©gagerez ma parole. Il est encore de bonne heure ; il peut gagner Paris, et y arriver au soleil couchant ; expĂ©dions-le, ma chĂšre Ăąme. LA COMTESSE Vous nâĂȘtes quâun Ă©tourdi, Chevalier ; vous nâavez pas de raison. LE CHEVALIER De la raison ! que voulez-vous que jâen fasse avec de lâamour ? Il va trop son train pour elle. Est-ce quâil vous en reste encore de la raison, Comtesse ? Me feriez-vous ce chagrin-lĂ ? Vous ne mâaimeriez guĂšre. LA COMTESSE Vous voilĂ dans vos petites folies ; vous savez quâelles sont aimables, et câest ce qui vous rassure ; il est vrai que vous mâamusez. Quelle diffĂ©rence de vous Ă LĂ©lio, dans le fond ! LE CHEVALIER Oh ! vous ne voyez rien. Mais revenons Ă LĂ©lio ; je vous disais de le renvoyer aujourdâhui ; lâamour vous y condamne ; il parle, il faut obĂ©ir. LA COMTESSE Eh bien je me rĂ©volte ; quâen arrivera-t-il ? LE CHEVALIER Non ; vous nâoseriez, LA COMTESSE Je nâoserais ! Mais voyez avec quelle hardiesse il me dit cela ! LE CHEVALIER Non, vous dis-je ; je suis sĂ»r de mon fait ; car vous mâaimez votre cĆur est Ă moi. Jâen ferai ce que je voudrai, comme vous ferez du mien ce quâil vous plaira ; câest la rĂšgle, et vous lâobserverez, câest moi qui vous le dis. LA COMTESSE Il faut avouer que voilĂ un fripon bien sĂ»r de ce quâil vaut. Je lâaime ! mon cĆur est Ă lui ! il nous dit cela avec une aisance admirable ; on ne peut pas ĂȘtre plus persuadĂ© quâil est. LE CHEVALIER Je nâai pas le moindre petit doute ; câest une confiance que vous mâavez donnĂ©e ; et jâen use sans façon, comme vous voyez, et je conclus toujours que LĂ©lio partira. LA COMTESSE Et vous nây. songez pas. Dire Ă un homme quâil sâen aille ! LE CHEVALIER Me refuser son congĂ© Ă moi qui le demande, comme sâil ne mâĂ©tait pas dĂ» ! LA COMTESSE Badin ! LE CHEVALIER TiĂšde amante ! LA COMTESSE Petit tyran LE CHEVALIER CĆur rĂ©voltĂ©, vous rendrez-vous ? LA COMTESSE Je ne saurais, mon cher Chevalier ; jâai quelques raisons pour en agir plus honnĂȘtement avec lui. LE CHEVALIER Des raisons, Madame, des raisons ! et quâest-ce que câest que cela ? LA COMTESSE Ne vous alarmez point ; câest que je lui ai prĂȘtĂ© de lâargent. LE CHEVALIER Eh bien ! vous en aurait-il fait une reconnaissance quâon nâose produire en justice ? LA COMTESSE Point du tout ; jâen ai son billet. LE CHEVALIER Joignez-y un sergent ; vous voilĂ payĂ©e. LA COMTESSE Il est vrai ; mais⊠LE CHEVALIER HĂ©, hĂ©, voilĂ un mais qui a lâair honteux. LA COMTESSE Que voulez-vous donc que je vous dise ? Pour mâassurer cet argent-lĂ , jâai consenti que nous fissions lui et moi un dĂ©dit de la somme. LE CHEVALIER Un dĂ©dit, Madame ! Ha câest un vrai transport dâamour que ce dĂ©dit-lĂ , câest une faveur. Il me pĂ©nĂštre, il me trouble, je ne suis pas le maĂźtre. LA COMTESSE Ce misĂ©rable dĂ©dit ! pourquoi faut-il que je lâaie fait ? VoilĂ ce que câest que ma facilitĂ© pour un homme haĂŻssable, que jâai toujours devinĂ© que je haĂŻrais ; jâai toujours eu certaine antipathie pour lui, et je nâai jamais eu lâesprit dây prendre garde. LE CHEVALIER Ah ! Madame, il sâest bien accommodĂ© de cette antipathie-lĂ ; il en a fait un amour bien tendre ! Tenez, Madame, il me semble que je le vois Ă vos genoux, que vous lâĂ©coutez avec un plaisir, quâil vous jure de vous adorer toujours, que vous le payez du mĂȘme serment, que sa bouche cherche la vĂŽtre, et que la vĂŽtre se laisse trouver ; car voilĂ ce qui arrive ; enfin je vous vois soupirer ; je vois vos yeux sâarrĂȘter sur lui, tantĂŽt vifs, tantĂŽt languissants, toujours pĂ©nĂ©trĂ©s dâamour, et dâun amour qui croĂźt toujours. Et moi je me meurs ; ces objets-lĂ me tuent ; comment ferai-je pour le perdre de vue ? Cruel dĂ©dit, te verrai-je toujours ? Quâil va me coĂ»ter de chagrins ! Et quâil me fait dire de folies ! LA COMTESSE Courage, Monsieur ; rendez-nous tous deux la victime de vos chimĂšres ; que je suis malheureuse dâavoir parlĂ© de ce maudit dĂ©dit ! Pourquoi faut-il que je vous aie cru raisonnable ? Pourquoi vous ai-je vu ? Est-ce que je mĂ©rite tout ce que vous me dites ? Pouvez-vous vous plaindre de moi ? Ne vous aimĂ©-je pas assez ? LĂ©lio doit-il vous chagriner ? Lâai-je aimĂ© autant que je vous aime ? OĂč est lâhomme plus chĂ©ri que vous lâĂȘtes ? plus sĂ»r, plus digne de lâĂȘtre toujours ? Et rien ne vous persuade ; et vous vous chagrinez ; vous nâentendez rien ; vous me dĂ©solez. Que voulez-vous que nous devenions ? Comment vivre avec cela, dites-moi donc ? LE CHEVALIER Le succĂšs de mes impertinences me surprend. Câen est fait, Comtesse ; votre douleur me rend mon repos et ma joie. Combien de choses tendres ne venez-vous pas de me dire ! Cela est inconcevable ; je suis charmĂ©. Reprenons notre humeur gaie ; allons, oublions tout ce qui sâest passĂ©. LA COMTESSE Mais pourquoi est-ce que je vous aime tant ? Quâavez-vous fait pour cela ? LE CHEVALIER HĂ©las ! moins que rien ; tout vient de votre bontĂ©. LA COMTESSE Câest que vous ĂȘtes plus aimable quâun autre, apparemment. LE CHEVALIER Pour tout ce qui nâest pas comme vous, je le serais peut ĂȘtre assez ; mais je ne suis rien pour ce qui vous ressemble. Non, je ne pourrai jamais payer votre amour ; en vĂ©ritĂ©, je nâen suis pas digne. LA COMTESSE Comment donc faut-il ĂȘtre fait pour le mĂ©riter ? LE CHEVALIER Oh ! voilĂ ce que je ne vous dirai pas. LA COMTESSE Aimez-moi toujours, et je suis contente. LE CHEVALIER Pourrez-vous soutenir un goĂ»t si sobre ? LA COMTESSE Ne mâaffligez plus et tout ira bien. LE CHEVALIER Je vous le promets ; mais, que LĂ©lio sâen aille. LA COMTESSE Jâaurais. souhaitĂ© quâil prĂźt son parti de lui-mĂȘme, Ă cause du dĂ©dit ; ce serait dix mille Ă©cus que je vous sauverais, Chevalier ; car enfin, câest votre bien que je mĂ©nage. LE CHEVALIER PĂ©rissent tous les biens du monde, et quâil parte ; rompez avec lui la premiĂšre, voilĂ mon bien. LA COMTESSE Faites-y rĂ©flexion. LE CHEVALIER Vous hĂ©sitez encore, vous avez peine Ă me le sacrifier ! Est-ce lĂ comme on aime ? Oh ! quâil vous manque encore de choses pour ne laisser rien Ă souhaiter Ă un homme comme moi. LA COMTESSE Eh bien ! il ne me manquera plus rien, consolez-vous. LE CHEVALIER Il vous manquera toujours pour moi. LA COMTESSE Non ; je me rends ; je renverrai LĂ©lio, et vous dicterez son congĂ©. LE CHEVALIER Lui direz-vous quâil se retire sans cĂ©rĂ©monie ? LA COMTESSE Oui. LE CHEVALIER Non, ma chĂšre Comtesse, vous ne le renverrez pas. Il me suffit que vous y consentiez ; votre amour est Ă toute Ă©preuve, et je dispense votre politesse dâaller plus loin ; câen serait trop ; câest Ă moi Ă avoir soin de vous, quand vous vous oubliez pour moi. LA COMTESSE Je vous aime ; cela veut tout dire. LE CHEVALIER Mâaimer, cela nâest pas assez, Comtesse ; distinguez-moi un peu de LĂ©lio ; Ă qui vous lâavez dit peut-ĂȘtre aussi. LA COMTESSE Que voulez-vous donc que je vous dise ? LE CHEVALIER Un je vous adore ; aussi bien il vous Ă©chappera demain ; avancez-le-moi dâun jour ; contentez ma petite fantaisie, dites. LA COMTESSE Je veux mourir, sâil ne me donne envie de le dire. Vous devriez ĂȘtre honteux dâexiger cela, au moins. LE CHEVALIER Quand vous me lâaurez dit, je vous en demanderai pardon. LA COMTESSE Je crois quâil me persuadera. LE CHEVALIER Allons, mon cher amour, rĂ©galez ma tendresse de ce petit trait-lĂ ; vous ne risquez rien avec moi ; laissez sortir ce mot-lĂ de votre belle bouche ; voulez-vous que je lui donne un baiser pour lâencourager ? LA COMTESSE Ah çà ! laissez-moi ; ne serez-vous jamais content ? Je ne vous plaindrai rien quand il en sera temps. LE CHEVALIER Vous ĂȘtes attendrie, profitez de lâinstant ; je ne veux quâun mot ; voulez-vous que je vous aide ? dites comme moi Chevalier, je vous adore. LA COMTESSE Chevalier, je vous adore. Il me fait faire tout ce quâil veut. LE CHEVALIER Ă part. Mon sexe nâest pas mal faible. Haut. Ah ! que jâai de plaisir, mon cher, amour ! Encore une fois. LA COMTESSE Soit ; mais ne me demandez plus rien aprĂšs. LE CHEVALIER HĂ© que craignez-vous que je vous demande ? LA COMTESSE Que sais-je, moi ? Vous ne finissez point. Taisez-vous LE CHEVALIER JâobĂ©is ; je suis de bonne composition, et jâai pour vous un respect que je ne saurais violer. LA COMTESSE Je vous Ă©pouse ; en est-ce assez ? LE CHEVALIER Bien plus quâil ne me faut, si vous me rendez justice. LA COMTESSE Je suis prĂȘte Ă vous jurer une fidĂ©litĂ© Ă©ternelle, et je perds les dix mille Ă©cus de bon cĆur. LE CHEVALIER Non, vous ne les perdrez point, si vous faites ce que je vais vous dire. LĂ©lio viendra certainement vous presser dâopter entre lui et moi ; ne manquez pas de lui dire que vous consentez Ă lâĂ©pouser. Je veux que vous le connaissiez Ă fond ; laissez-moi vous conduire, et sauvons le dĂ©dit ; vous verrez ce que câest que cet homme-lĂ . Le voici, je nâai pas le temps de mâexpliquer davantage. LA COMTESSE Jâagirai comme vous le souhaitez. ScĂšne VIIModifier LĂLIO, LA COMTESSE, LE CHEVALIER LĂLIO Permettez, Madame, que jâinterrompe pour un moment votre entretien avec Monsieur. Je ne viens point me plaindre, et je nâai quâun mot Ă vous dire. Jâaurais cependant un assez beau sujet de parler, et lâindiffĂ©rence avec laquelle vous vivez avec moi, depuis que Monsieur, qui ne me vaut pas⊠LE CHEVALIER Il a raison. LĂLIO Finissons. Mes reproches sont raisonnables ; mais je vous dĂ©plais ; je me suis promis de me taire ; et je me tais, quoi quâil mâen coĂ»te. Que ne pourrais-je pas vous dire ? Pourquoi me trouvez-vous haĂŻssable ? Pourquoi me fuyez-vous ? Que vous ai-je fait ? Je suis au dĂ©sespoir. LE CHEVALIER Ah, ah, ah, ah, ah. LĂLIO Vous riez, Monsieur le Chevalier ; mais vous prenez mal votre temps, et je prendrai le mien pour vous rĂ©pondre. LE CHEVALIER Ne te fĂąche point, LĂ©lio. Tu nâavais quâun mot Ă dire, quâun petit mot ; et en voilĂ plus de cent de bon compte et rien ne sâavance ; cela me rĂ©jouit. LA COMTESSE Remettez-vous, LĂ©lio, et dites-moi tranquillement ce que vous voulez. LĂLIO Vous prier de mâapprendre qui de nous deux il vous plaĂźt de conserver, de Monsieur ou de moi. Prononcez, Madame ; mon cĆur ne peut plus souffrir dâincertitude. LA COMTESSE Vous ĂȘtes vif, LĂ©lio ; mais la cause de votre vivacitĂ© est pardonnable, et je vous veux plus de bien que vous ne pensez. Chevalier, nous avons jusquâici plaisantĂ© ensemble, il est temps que cela finisse ; vous mâavez parlĂ© de votre amour, je serais fĂąchĂ©e quâil fut sĂ©rieux ; je dois ma main Ă LĂ©lio, et je suis prĂȘte, Ă recevoir la sienne. Vous plaindrez-vous encore ? LĂLIO Non, Madame, vos rĂ©flexions sont Ă mon avantage ; et si jâosais⊠LA COMTESSE Je vous dispense de me remercier, LĂ©lio ; je suis sĂ»re de la joie que je vous donne. Ă part.. Sa contenance est plaisante. UN VALET VoilĂ une lettre quâon vient dâapporter de la poste, Madame. LA COMTESSE Donnez. Voulez-vous bien que je me retire un moment pour la lire ? Câest de mon frĂšre. ScĂšne VIIIModifier LĂLIO, LE CHEVALIER LĂLIO Que diantre signifie cela ? elle me prend au mot ; que dites-vous de ce qui se passe lĂ ? LE CHEVALIER Ce que jâen dis ? rien ; je crois que je rĂȘve, et je tĂąche de me rĂ©veiller. LĂLIO Me voilĂ en belle posture, avec sa main quâelle mâoffre, que je lui demande avec fracas, et dont je ne me soucie point. Mais ne me trompez-vous point ? LE CHEVALIER Ah, que dites-vous lĂ ! je vous sers loyalement, ou je ne suis pas soubrette. Ce que nous voyons lĂ peut venir dâune chose pendant que nous nous parlions, elle me soupçonnait dâavoir quelque inclination Ă Paris ; je me suis contentĂ© de lui rĂ©pondre galamment lĂ -dessus ; elle a tout dâun coup pris son sĂ©rieux ; vous ĂȘtes entrĂ© sur le champ ; et ce quâelle en fait nâest sans doute quâun reste de dĂ©pit, qui va se passer ; car elle mâaime. LĂLIO Me voilĂ fort embarrassĂ©. LE CHEVALIER Si elle continue Ă vous offrir sa main, tout le remĂšde que jây trouve, câest de lui dire que vous lâĂ©pouserez, quoique vous ne lâaimiez plus. Tournez-lui cette impertinence-lĂ dâune maniĂšre polie ; ajoutez que, si elle ne veut pas le dĂ©dit sera son affaire. LĂLIO Il y a bien du bizarre dans ce que tu me proposes lĂ . LE CHEVALIER Du bizarre ! Depuis quand ĂȘtes-vous si dĂ©licat ? Est-ce que vous reculez pour un mauvais procĂ©dĂ© de plus qui vous sauve dix mille Ă©cus ? Je ne vous aime plus, Madame, cependant je veux vous Ă©pouser ; ne le voulez-vous pas ? payer le dĂ©dit ; donnez-moi votre main ou de lâargent. VoilĂ tout. ScĂšne IXModifier LĂLIO, LA COMTESSE, LE CHEVALIER LA COMTESSE LĂ©lio, mon frĂšre ne viendra pas si tĂŽt. Ainsi, il nâest plus question de lâattendre, et nous finirons quand vous voudrez. LE CHEVALIER, bas Ă LĂ©lio. Courage ; encore une impertinence, et puis câest tout. LĂLIO Ma foi, Madame, oserais-je vous parler franchement ? Je ne trouve plus mon cĆur dans sa situation ordinaire. LA COMTESSE Comment donc ! expliquez-vous ; ne mâaimez-vous plus ? LĂLIO Je ne dis pas cela tout Ă fait ; mais mes inquiĂ©tudes ont un peu rebutĂ© mon cĆur. LA COMTESSE Et que signifie donc ce grand Ă©talage de transports que vous venez de me faire ? Quâest devenu votre dĂ©sespoir ? NâĂ©tait-ce quâune passion de théùtre ? Il semblait que vous alliez mourir, si je nây avais mis ordre. Expliquez-vous, Madame ; je nâen puis plus, je souffre⊠LĂLIO Ma foi, Madame, câest que je croyais que je ne risquerais rien, et que vous me refuseriez. LA COMTESSE Vous ĂȘtes un excellent comĂ©dien ; et le dĂ©dit, quâen ferons-nous, Monsieur ? LĂLIO Nous le tiendrons, Madame ; jâaurai lâhonneur de vous Ă©pouser. LA COMTESSE Quoi donc ! vous mâĂ©pouserez, et vous ne mâaimez plus ! LĂLIO Cela nây fait de rien, Madame ; cela ne doit pas vous arrĂȘter. LA COMTESSE Allez, je vous mĂ©prise, et ne veux point de vous. LĂLIO Et le dĂ©dit, Madame, vous voulez donc bien lâacquitter ? LA COMTESSE Quâentends-je, LĂ©lio ? OĂč est la probitĂ© ? LE CHEVALIER Monsieur ne pourra guĂšre vous en dire des nouvelles ; je ne crois pas quâelle soit de sa connaissance. Mais il nâest pas juste quâun misĂ©rable dĂ©dit vous brouille ensemble ; tenez, ne vous gĂȘnez plus ni lâun ni lâautre ; le voilĂ rompu. Ha, ha, ha. LĂLIO Ah, fourbe ! LE CHEVALIER Ha, ha, ha, consolez-vous, LĂ©lio ; il vous reste une demoiselle de douze mille livres de rente ; ha, ha ! On vous a Ă©crit quâelle Ă©tait belle ; on vous a trompĂ©, car la voilĂ ; mon visage est lâoriginal du sien. LA COMTESSE Ah juste ciel ! LE CHEVALIER Ma mĂ©tamorphose nâest pas du goĂ»t de vos tendres sentiments, ma chĂšre Comtesse. Je vous aurais menĂ© assez loin, si jâavais pu vous tenir compagnie ; voilĂ bien de lâamour de perdu ; mais, en revanche, voilĂ une bonne somme de sauvĂ©e ; je vous conterai le joli petit tour quâon voulait vous jouer. LA COMTESSE Je nâen connais point de plus triste que celui que vous me jouez vous-mĂȘme. LE CHEVALIER Consolez-vous vous perdez dâaimables espĂ©rances, je ne vous les avais donnĂ©es que pour votre bien. Regardez le chagrin qui vous arrive comme une petite punition de votre inconstance ; vous avez quittĂ© LĂ©lio moins par raison que par lĂ©gĂšretĂ©, et cela mĂ©rite un peu de correction. Ă votre Ă©gard, seigneur LĂ©lio, voici votre bague. Vous me lâavez donnĂ©e de bon cĆur, et jâen dispose en faveur de Trivelin et dâArlequin. Tenez, mes enfants, vendez cela, et partagez-en lâargent. TRIVELIN etARLEQUIN Grand merci ! TRIVELIN Voici les musiciens qui viennent vous donner la fĂȘte quâils ont promise. LE CHEVALIER Voyez-la, puisque vous ĂȘtes ici. Vous partirez aprĂšs ; ce sera toujours autant de pris. DIVERTISSEMENTModifier Cet amour dont nos cĆurs se laissent enflammer, Ce charme si touchant, ce doux plaisir dâaimer Est le plus grand des biens que le ciel nous dispense. Livrons-nous donc sans rĂ©sistance Ă lâobjet qui vient nous charmer. Au milieu des transports dont il remplit notre Ăąme, Jurons-lui mille fois une Ă©ternelle flamme. Mais nâinspire-t-il plus ces aimables transports ? Trahissons aussitĂŽt nos serments sans remords. Ce nâest plus Ă lâobjet qui cesse de nous plaire Que doivent sâadresser les serments quâon a faits, Câest Ă lâAmour quâon les fit faire, Câest lui quâon a jurĂ© de ne quitter jamais. PREMIER COUPLET. Jurer dâaimer toute sa vie, Nâest pas un rigoureux tourment. Savez-vous ce quâil signifie ? Ce nâest ni Philis, ni Silvie, Que lâon doit aimer constamment ; Câest lâobjet qui nous fait envie. DEUXIEME COUPLET. Amants, si votre caractĂšre, Tel quâil est, se montrait Ă nous, Quel parti prendre, et comment faire ? Le cĂ©libat est bien austĂšre ; Faudrait-il se passer dâĂ©poux ? Mais il nous est trop nĂ©cessaire. TROISIEME COUPLET. Mesdames, vous allez conclure Que tous les hommes sont maudits ; Mais doucement et point dâinjure ; Quand nous ferons votre peinture, Elle est, je vous en avertis, Cent fois plus drĂŽle, je vous jure.Le loup et les sept petits chevreaux . Se prĂ©parer Ă apprendre Ă lire et Ă Ă©crire : 1. Distinguer les sons de la parole : Comptine du loup On ne mâaime pas du tout Mon poil nâest pas trĂšs doux. On ne mâaime pas du tout Je vis au fond de mon trou. On ne mâaime pas du tout On me chasse de partout. On ne mâaime pas du tout On mâappelle mĂ©chant loup. On ne
Une chasse que nous irons Sticker transparentPar mhamelLoup Neige Housse d'ordinateurPar RedVicoTrois petits cochons makemeunison Art dessiné à la main T-shirt classiquePar Garrett Marksfilles du petit chaperon rouge, profitez des filles 2022 T-shirt moulantPar sahraoui imed edineC'est encore l'heure de la sieste ? Amoureux de sommeil de sieste drÎle, cadeau pour papa de maman, cadeau amical T-shirt classiquePar creativesthemesC'est encore l'heure de la sieste ? Amoureux de sommeil de sieste drÎle, cadeau pour papa de maman, cadeau amical T-shirt classiquePar creativesthemesC'est encore l'heure de la sieste ? Amoureux de sommeil de sieste drÎle, cadeau pour papa de maman, cadeau amical T-shirt classiquePar creativesthemesLa revanche du chaperon rouge StickerPar Narwhal-ArtC'est encore l'heure de la sieste ? Amoureux de sommeil de sieste drÎle, cadeau pour papa de maman, cadeau amical T-shirt classiquePar creativesthemesC'est encore l'heure de la sieste ? Amoureux de sommeil de sieste drÎle, cadeau pour papa de maman, cadeau amical T-shirt classiquePar creativesthemes
Nousvoici de retour pour continuer le tour du monde en compagnie de Loup. Aujourd'hui nous allons visiter un autre pays avec Loup : L'Italie. Loup a beaucoup aimé l'Italie, en effet il adore mangé et à tous les repas il a mangé des pizzas, des pùtes et des glaces.. Il visita Rome (la capitale de l'Italie) et tous ses musées.Mais finalement il préféra
En passant par la Lorraine traditionnel - "En passant par la Lorraine" est une des chansons les plus populaires du rĂ©pertoire français en gĂ©nĂ©ral, et chez les tout petits en particulier. C'est pourtant une fabrication de circonstance qui apparut en 1885 lors d'une audition de chansons dites "populaires" ou folkloriques, devant un parterre d'Ă©rudits. La troisiĂšme rĂ©publique avait commencĂ© sa croisade pour l'enseignement publique partout en France, et des chansons en bon français ! figuraient au programme du certificat d'Ă©tude. "La Marseillaise", bien sĂ»r, mais aussi des rondes venues de toutes les provinces. On retrouve l'origine de la mĂ©lodie et des paroles dans une chanson bretonne "En m'en revenant de Rennes" dont l'existence remonte au moins au XVIeme siĂšcle, et sa variante "C'Ă©tait Anne de Bretagne". AprĂšs ĂȘtre tombĂ©e dans l'oubli, un petit malin l'a redĂ©couverte et réécrite en bon français, ajoutĂ© un refrain avec mes sabots dondaine.... Et surtout, il eut l'idĂ©e gĂ©niale de remplacer Rennes par Lorraine. Aucun français ne pouvait alors chanter ce refrain sans songer Ă la province perdue, Ă la honte de la dĂ©faite de 1870, et Ă la revanche Ă laquelle dĂ©jĂ on se prĂ©parait... Ref Histoire de la chanson française, par Claude Duneton. Ecoutez la musique Votre navigateur ne supporte pas la balise AUDIO. Lecture mp3 Votre navigateur ne supporte pas la balise AUDIO. Les plus belles chansons d'enfants vol 1 En passant par la Lorraine, Avec mes sabotsEn passant par la Lorraine, Avec mes sabotsRencontrai trois capitaines, Avec mes sabots dondai-neHo! Ho! Ho! Avec mes sabots. Rencontrai trois capitainesIls m'ont appelĂ©e m'ont appelĂ©e vilaine,Je ne suis pas si vilaine !Je ne suis pas si vilainePuisque le fils du roi m'aime !Puisque le fils du roi m'aimeIl m'a donnĂ© pour m'a donnĂ© pour Ă©trenneUn joli pied de joli pied de verveineS'il fleurit je serai fleurit je serai reineS'il meurt je perds ma peine. Cette chanson existe sur les CD suivants Rondes et chansons enfantines par Bourvil et les Pierrots Parisiens Mega p'tits loups Les plus belles chansons d'enfant vol 1 Chansons pour les enfants - 1928-1943 ..